Aujourd'hui était une journée particulière, très forte émotionnellement !
Il y a des moments dans la vie qu'on aimerait jamais vivre : une amie et son fils viennent de perdre un être très cher.
Aujourd'hui, dans ma maison, était organisée une Puja Tila Homa afin d'accompagner l'âme du défunt vers le "paradis".
Riaz et Aurélie ont organisé tout cela en y mettant tout leur coeur.
A 10h15 ce matin arrivent le Brâhmane et son fils, chargés d'offrandes, de colliers de fleurs, d'épices, d'encens, ... Le Brâhmane est très souriant et sympathique, sans fils aussi. Il me reconnaît : "vous êtes la photographe qui a photographié le fête du temple du village !". On discute un peu et lui dit que s'il le souhaite, je lui montrerai les photos après la Puja. Ca lui fait plaisir, il sourit encore plus.
La Puja devait se passer dans le jardin, juste à côté de ma maison. Le brâhmane trouve ma maison idéale, chaleureuse, il a envie de faire la cérémonie ici. Avec un grand plaisir, sans aucun doute. Une coïncidence ? En me levant ce matin, café à peine avalé, j'ai eu envie de nettoyer ma maison à fond. Ca ne m'était encore pas arrivé d'avoir une telle envie, surtout au lever !
Ils commencent à tout préparer. Aurélie et Riaz sont à leur disposition pour leur amener tout ce dont ils ont besoin, pour que cette Puja soit juste parfaite !
Tout est installé, tout est parfait.
Alors que je pensais avoir le rôle de "photographe", le Brâhmane me demande de m'asseoir à ses côtés. Grosse pression : que vais-je devoir faire ? Et si je ne fais pas bien ? Il faut que je pense à n'utiliser que ma main droite, ... On veut tellement tous que cela soit parfait.
Aurélie a alors pris les commandes de mon appareil photo. Riaz fait face au Brâhmane. L'instant est solennel pour nous tous.
On vit intensément la cérémonie. Je ne connaissais pas le défunt et pourtant ... Je ne pense plus à rien, sinon à lui, à eux. Je me concentre : "je ne dois pas pleurer, ma peine est juste ridicule par rapport à celle de ses proches ; ils doivent tellement souffrir de l'avoir perdu".
J'ai oublié mes peurs, je me laisse aller ... Le brâhmane me met de l'eau dans les mains, je m'asperge le visage avec. Raté, je devais la boire. Il recommence, ça ne semble pas l'avoir perturbé.
Le reste de la cérémonie est parfait. Le prêtre nous propose d'aller nous-même à la mer y déposer "les offrandes". A l'origine ça devait être lui pour je ne sais plus quelle raison liée au protocole (je crois du fait que le défunt ne soit pas hindou, mais je ne suis pas certaine). Bien sûr qu'on y va ! Encore un moment très intense.
On revient, il termine la Puja, il nous bénit tous, en ayant des mots très protecteurs, très bienveillants.
On les remercie et salue très sincèrement, on les accompagne à la barrière. J'ai oublié : on a bien sûr regardé les photos de la fête du temple. Il fête ses "?" années de mariage ce soir, il nous y invite. (On ira pas, mais c'est si gentil de se part).
De retour dans la maison, on se met tous les 3 autour du feu et on se laisse aller à nos pensées. Personne n'a envie de parler. On est "connectés".
Par respect pour la famille et pour la spiritualité de cette cérémonie, vous comprendrez que je garde les photos pour ses proches : Courage à vous, je suis de tout coeur avec vous !